L’efficacité par les plantes ou la critique du Lean Office
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C’est un un article du journal Le Point dont le titre Comment les plantes cultivent la productivité au bureau m’a intrigué, qui m’a donné envie de creuser ce sujet de réflexion.
L’article du Point se base sur une étude à priori très sérieuse The Relative Benefits of Green versus Lean Office Space : Three Field Experiments publiée dans le Journal of Experimental Psychology.
Cette étude visait à étudier l’impact du dépouillement de l’environnement de travail préconisé par le lean management, vis à vis d’environnements de travail moins impersonnels. Dans le cadre de cette étude, des employés de deux cabinets de conseil et d’un centre d’appel d’une mutuelle de santé ont été observés sur plusieurs mois, avec des groupes dans des environnements dépouillés, et d’autres dans des environnements agrémentés de plantes vertes.
Aperçu rapide du Lean Management
La mode du Lean Management s’appuie sur une application réussie de ses principes (suppression de tout geste inutile) dans le milieu industriel, avec l’optimisation des process et gestes de production, jusqu’à l’optimisation de l’environnement de travail du collaborateur.
Le Lean Office consiste à déployer cette démarche dans le milieu tertiaire ou les activités administratives. Si l’optimisation des process administratifs en supprimant ou simplifiant les gestes administratifs ne fait pas débat, le « nettoyage » de l’environnement de travail préconisé ne fait pas l’unanimité.
Les plantes : un élément pas si inutile
De cette étude, qui s’appuie sur les résultats de plusieurs mois d’observations d’employés en condition réelles, ressort une efficacité accrue de plus de 15% par le simple enrichissement d’un bureau par des plantes vertes.
Trois vertus sont prêtées aux plantes vertes dans la littérature scientifique actuelle :
une action physique de purification de l’air
un sentiment de bien être et de sécurité, par l’apport d’un élément « naturel »
un sentiment de valorisation, où l’entreprise, ou à minima le manager, montre un effort pour le confort du collaborateur
L’étude ne précise quelles vertus des plantes contribuent à cette efficacité accrue, mais met en défaut la tendance actuelle à une généralisation simpliste du lean management.
En conclusion
La motivation des personnes est un facteur important de performance qu’il ne faut pas négliger, notamment pour des taches intellectuelles, motivation dont les ressorts restent complexes à appréhender.
De façon plus générale, le Lean Management commence à être remis en cause dans une application réduite à l’optimisation de la performance, vis à vis des impacts psychosociaux que ce mode de management engendre auprès des collaborateurs.
Voir à ce sujet
l’article L’impact du lean sur le risque psychosocial vu par un médecin du travail, de l’Anact (Agence nationale
pour l’amélioration des conditions de travail) dépendant du ministère du travail
le dossier Les méthodes d’organisation du travail : le Lean en question du même organisme consacré à ce sujet
Plus d’information
Article du journal le Point | www.lepoint.fr |
Site de l’American Psychological Association | http://www.apa.org/index.aspx |
Site de l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) | http://www.anact.fr |
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